Conservation des anches de saxophone

Je vous donne mes petits secrets...je suis dans le partage, même si je sais qu'un maximum de visiteurs furtifs prendront les infos sans même laisser un mot...voire s'approprieront la trouvaille sans vergogne..Ceci constitue mon petit coup de gueule sur la nature humaine. Mais j'en suis aussi...

Pour conserver mes anches en cane de Provence (Arundo Donax, vous voyez l'allusion ?) pendant des années, il y trente ans que je les conserve dans un bocal rempli d'alcool, eau de vie, rhum, vodka, selon disponibilité, qui prend rapidement une couleur "vieux fut de chêne".

Certes, l'installation, avant un concert, de l'anche sur le bec, devant le public, curieux, et les autres membres (et membresses) du groupe, dégoutés, sortie de son bocal maronnâtre, intrigue.
C'est le premier effet, le moins recherché. Mais quand même cocasse.

Ensuite, il faut bien avouer qu'une anche parfumée à l'eau de vie ou au rhum, c'est quand même autre chose. Sans être un addict à l'alcool (un poivrot, quoi !), j'adore ce parfum enivrant de l'anche prête à tout donner...J'avais une eau de vie familliale, pendant longtemps, dont le stock est malheureusement tari (ma grand mère, bouilleuse de cru, est décédée en 1990). Mais le rhum blanc, qui devient vite brun, est une très bonne alternative.

Après cet argumentaire fort subjectif, il y a quand même des avantages sérieux, et non des moindres.

L'anche ainsi conservée garde sa souplesse et est prête à jouer, pas la peine de l'humecter ou de la tremper dans un verre d'eau (pouah!). Elle envoie tout de suite le pâté.

Enfin, mon stock d'anches marinées est débarrassé des tout les organismes indésirables qui donnent un mauvais gout, une mauvaise couleur, et les font vieillir prématurément. Long Life Reeds...

Après trente années et des dizaines de concerts, je recommande la chose sans hésitation, même aux débutants, surtout aux débutants. Le geste qui sauve. Ne me dites pas merci !


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